Janvier 2018, le 23,
rue de l’avenue William-Favre à Genève. L’appartement de la famille est devenu
trop grand comme seulement Louise et Eudes sont restés. Les parents et leur
frère aîné Anselme ont déménagé. Il est devenu beaucoup trop calme pour Louise,
c’est pourquoi elle a enregistré l’appartement sur Internet et invité tout le
monde à passer quelques jours avec eux. C’est d’abord l’anglaise Victoria qui
arrive, en route pour Berlin où habite son petit ami. En même temps, deux
filles suisses, Julie et Judith, arrivent pour connaître un peu Genève, une
ville potentielle pour faire des études. La dernière à arriver est une Américaine
qui va commencer son travail pour l’ONU. Il fait froid ces jours-là, mais ce qu’ils
ne savent pas encore, c’est que le temps va s’aggraver, que l’appartement va se
remplir de personnes et qu’ils vont passer des jours inoubliables.
Guillaume Rihs a
créé un roman bien sympathique et plein de charme. L’idée est simple mais convaincante
et m’a plu beaucoup. Les personnages sont dessinés aux facettes multiples, ils
sont bien divers et doivent s’arranger les uns avec les autres malgré leurs
points de vues disparates. Le projet Gorski qui joue un rôle mineur mais quand
même devient à un point le centre de la discussion est aussi une chose bien
étrange qui quand même offre quelque chose à s’arrêter dessus. Le plus
compliquée la situation dans l’appartement devient – avec de plus en plus de
personnes et avec le temps qui s’aggrave - de plus en plus les personnages
oublient les choses qui ont d’abord dominées leurs pensées et ils se
souviennent de la vie simple qui peut être tellement agréable : justement
passer du temps ensemble, se connaître et ne rien manquer.
Le plus charmant
du roman, c’est la manière de raconter. Le narrateur me fait penser un peu au
film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » comme il, d’un côté,
utilise des minuscules détails pour décrire les personnages et leurs vies, d’autre
côté, il parle directement au lecteur, lui parle de ce qu’on ne peut pas savoir
ou de ce que les personnages ne savent pas (encore). On a l’impression de
bavarder avec le narrateur, de passer du bon temps avec du thé ou du café et de
se réjouir de l’histoire racontée. C’est tout à fait parfait pour un après-midi
en hiver.